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Afrique de l’Ouest: Perspectives de la sécurité alimentaire - octobre 2017 à mai 2018

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L’insécurité alimentaire restera préoccupante dans le bassin du Lac Tchad malgré l’amélioration des conditions sécuritaires et la disponibilité des récoltes

MESSAGES CLES

• Les récoltes se poursuivent et les niveaux pourraient être supérieurs à la moyenne. Elles permettent l’amélioration des stocks ménages, du niveau de consommation en aliment de base et procurent des revenus par la vente d’une partie. Toutefois des baisses de production sont attendues localement dans plusieurs pays du Sahel du fait des pauses pluviométriques et des attaques de déprédateurs. Aussi, le niveau de production des pâturages, inférieur à la moyenne en Mauritanie et au Nord du Sénégal pourrait entrainer une surcharge dans les zones voisines du Mali et par endroits au Sénégal et conduire à une détérioration précoce de l’alimentation du bétail.

• Les nouvelles récoltes contribuent à l’approvisionnement satisfaisant des marchés excepté dans la région du Lac Tchad, le nord-est du Nigéria inclus et dans une certaine mesure dans le nord du Mali où l’insécurité continue de perturber les flux de denrées alimentaires. Avec la faible demande des ménages, les prix des céréales devraient baisser et demeurer proches de la moyenne, sauf en Mauritanie et au Nigeria où l'environnement macroéconomique et politique maintient les prix à des niveaux élevés.

• En général, la situation alimentaire devrait rester Minimale (Phase 1 de l’IPC) dans la majorité de la région. Cependant, en Mauritanie, l’échec des cultures pluviales, les faibles perspectives de décrue et les productions fourragères largement inférieures à la moyenne dans le sud-ouest résulteront à l’insécurité alimentaire de niveau Stress (Phase 2 de l’IPC) ou Crise (Phase 3 de l’IPC), chez les ménages pauvres jusqu’en Mai 2018.

• Au Tchad, l’insécurité alimentaire de niveau Stress (Phase 2 de l’IPC) affectera les ménages pauvres d’avril à mai 2018 dans la zone du Lac Tchad (impacts de l’insécurité), Wadi Fira, Batha, Bahr-El-Gazel (BEG), Kanem et du Lac à cause la soudure précoce en 2017, de la soudure pastorale précoce et rude en 2018 et de la baisse du pouvoir d’achat. Le même niveau d’insécurité alimentaire sera observé au Mali, dans les zones du lac de Goundam, par endroits dans le sahel occidental, du Gourma de Gao et de Tombouctou où les ménages pauvres seront affectés par l’épuisement précoce des stocks et la hausse des prix des céréales.

• Aussi, au Nigéria où l’on note une amélioration progressive des conditions sécuritaires et un accroissement des retournés dans les chefs-lieux des LGAs, les moyens d’existence de nombreux ménages pauvres et/ou déplacés restent sérieusement affectés par plusieurs années de conflit. Malgré leur dépendance de l’assistance alimentaire, ces derniers connaissent une insécurité alimentaire aiguë de niveau Crise (Phase 3 ! de l’IPC) dans le nord de Yobé et dans une grande partie de Borno, et d'Urgence (Phase 4 de l’IPC) dans le sud de ces deux états et dans l’extrême nord de l’Adamawa. Le risque élevé de Famine (Phase 5 de l’IPC) demeure dans les zones inaccessibles par les agences humanitaires.